Mémorable pour le pire et pour le meilleur !!
« Les pieds dans la boue, la tête dans les étoiles » Jean de Foucaud

On se souviendra dans quelques années du pire en souriant, 32 mm de pluie sont tombés du ciel au lieu des 42000 euros qui devaient couvrir les frais d’une telle organisation.

Immédiatement, je ne veux garder que les bons souvenirs et ils sont nombreux.
Les meneurs sont arrivés dès le jeudi en convoi tels des méharistes de l’ancien temps pour la foire de Damas ou celle de Leipzig. Venus des quatre coins de l’Europe, la Suisse en tête, la Grande-Bretagne suivant de près, la Belgique simultanément avec l’Italie ma très chère, la Hollande enfin et tous les français venus, plein d’enthousiasme et de bienveillance pour participer à ce deuxième concours. Ils sont venus, chargés, tels des rois mages, des saveurs de leurs pays que nous avons partagées lors de l’auberge espagnole.
Daniel Roche, brillantissime, Collège de France oblige, plein de finesse et de malice, Jean-Louis Libourel, avec son accent chantant que j’adore et ses connaissances encyclopédiques de conservateur du patrimoine, ces deux marmousets passionnés et passionnants ont instruit les béotiens que nous sommes sur l’évolution du voyage en voitures hippomobiles au XVIII et XIX siècles.
Le chef Pancher avec ses cailles au foie gras, le chef Trogoff avec sa terrine de chevreuil, son bœuf à la manière Lion, ses chaud-froids de volailles, ont régalé les gourmets. C’était bon.
Entre voitures hippomobiles et automobiles, la présentation a fait se rencontrer deux mondes souvent étanches qui grâce à Sourches le sont un peu moins maintenant.
Marc Stoltz, de la maison Hermès, nous a conté l’histoire de son illustre maison et, comme une fée, nous offre ainsi une caution morale dont nous nous efforcerons d’être dignes.
Fiorenzo Erri, meneur italien, premier récipiendaire du Prix du patrimoine de Sourches, en a reçu le diplôme des mains de SAR la princesse Maria-Pia de Savoie. Forza Italia !
Les artisans, maîtres artisans, artisans du patrimoine, Mains d’or etc… que d’appellations trop convenues pour simplement signifier compétence et talent, étaient réunis à Sourches, afin de partager leur savoir-faire et reviendront plus nombreux encore en 2018, proclamée « Année Européenne du Patrimoine ».
Pendant que les meneurs, ruisselants, parcouraient le routier dans la campagne voisine
le Père Afchain, pétillant d’allégresse, au sourire bienheureux a partagé sa ferveur avec les fidèles et, dans une belle complicité avec le ciel, a su trouver une éclaircie pour la bénédiction des chevaux.
Aucune cabriole pendant la maniabilité. Rien que pour cela, bravo Mesdames et Messieurs les meneurs. Quel beau spectacle vous nous avez offert ! C’était beau.
Le défilé final des voitures hippomobiles orchestré par André Grassard, délégué technique du concours était du grand art. Un rêve éveillé. Congratulations André !

Que de merveilles en un seul lieu ! Que nous devons à Anita, Jérome, Albert-Jan et aux 92 Redmen de l’organisation de 8 à 87 ans, aux juges Chezelle (F), Cartwright(GB) et Fürger (CH), au commentateur Bernard Puteaux qui sous la pluie, à 8h20, pour le départ du routier, parlait aux arbres tel St François aux petits oiseaux, aux 1800 heures de travail que cela a représenté, au maire de St Symphorien Joel Méténier dont nous apprécions le soutien infaillible et à Sourches, son parc, son château, son Histoire sans lequel rien de cela n’existerait. Et c’était bien.
Ma reconnaissance s’adresse aux généreux mécènes privés : le château de la Goirie, Pascal M-L, Dominique S du FHS, les Toiles de Mayenne, la maison Jaboulet et les établissements Leveilleau de Conlie, la maison Zolpan, la maison Kelders, la maison Boulay, l’illustre maison hollandaise Van de Viel ainsi qu’aux mécènes publics : les pays de la Haute Sarthe, le département de la Sarthe et l’Europe.

Ce deuxième CIAT de Sourches restera inoubliable parce que trempés, transis de froid, chevaux, artisans, chiens d’attelage, meneurs, bénévoles, spectateurs, secouristes, tous ont fait au mieux pour que cela ait de l’allure ! Une allure martiale pour se moquer des intempéries, la tête haute et le sourire aux lèvres.
En avant, calme et droit . De l’allure !
Bénédicte de Foucaud