Pivoines de sourches

Dans le cadre enchanteur du château de Sourches, les visiteurs pourront notamment admirer des pivoines arbustives (Paeonia suffruticosa ‘Isabelle Rivière’, en haut) ou herbacées (pivoine Sanctus, en bas).

Jean et Bénédicte de Foucaud ont rassemblé plus 1500 espèces de pivoines différentes. A terme, les propriétaires du château de Sourches ambitionnent d’en conserver plus de 3000. Cette collection d’exception sera présentée au public à partir du 16 mai 2015, à partir de 14h.
Château de Sourches
Ouverture à partir du 16 mai 2015, à partir de 14h ; puis les samedis et dimanches de 14h à 19h, sauf en cas de fortes pluies ; visite en groupe sur demande la semaine.

http://www.detentejardin.com/plantes/fleurs-et-arbustes/10-jardins-et-pepinieres-ou-voir-les-plus-belles-pivoines-4181

HISTORIQUE du CONSERVATOIRE DE LA PIVOINE

L’idée a germé petit à petit. Il s’agissait au départ de réaliser un jardin très personnel.
La première pivoine «Madame de Verneville» a été achetée lors d’un voyage avec deux Amies à Amsterdam en 2003. Les suivantes, au fil des années.

Initialement prévue dans la chartreuse entre le potager et le verger, l’idée a avorté rapidement car la cohabitation de pivoines avec d’autres végétaux est impossible puisque la pivoine est gourmande, solitaire, égotiste, fantaisiste, susceptible.

La pivoine n’aimant ni la pluie, ni le vent et adorant la chaleur, j’ai songé à déménager. Plus difficile de transporter Sourches dans le sud que d’acclimater cette espèce très capricieuse mais o combien merveilleuse. Quoique…

Finalement, la décision fut prise de tout rassembler dans les douves sèches.
Eole y fut dompté grâce aux hauts murs.

La pluie et ses méfaits, éliminés grâce à un important drainage et le buttage systématique des massifs.
Quant à la chaleur, si j’ai espéré un temps dans le réchauffement climatique dont on nous rebats les oreilles depuis 20 ans, je compte plus immédiatement sur la réverbération et la capacité calorifère des murs d’escarpe et de contre escarpe qui offrent en moyenne de 2 à 5 degrés de plus que partout ailleurs sur le domaine (exception faite de la serre)

Dernier problème et non des moindres, les arbres et leur ombre.

De part et d’autre du bastion central, les alignements de tilleuls prévus par le grand Mansart forment un écrin des plus heureux, certes, mais également un ombrage fâcheux pour mes pivoines.

De la même manière que j’ai songé au déménagement, l’idée fugace m’est venue de faire abattre les arbres trop vieux et malades car plantés trop serrés et jamais élagués depuis une éternité, des cinq allées du coté sud. Idée radicale mais pas orthodoxe et un peu simple.

A l’heure actuelle, je jongle avec les rayons filtrant à travers les frondaisons et plante selon la courbe du soleil soit des pivoines très précoces ou au contraire très tardives. Dans cette partie ombragée sont plantées 120 pivoines à titre expérimental.

Par ailleurs, la société autrichienne Bartenbach (Autriche) après une année d’études, propose une solution qui préserverait les arbres et le site. A l’aide de plusieurs héliostats et miroirs redirectionnels des rayons solaires, la partie ombragée serait ensoleillée partiellement. Solution horriblement onéreuse mais viable. Une partie de la réalisation du projet est prévue pour 2016.

La plantation définitive de mon jardin très personnel était prévue pour 2009.

Différée d’une année, les pivoines ont pris racines réellement dans les douves en 2010.

En 2011, la floraison était au rendez vous, encourageante et absolument délicieuse.

En 2012, le monde entier sait que la pluie s’est abattue sur la France. Idem pour 2013 et 2014. Et malgré tous ces aléas climatiques, mes capricieuses pivoines prennent racines et se développent amplement et avec grâce comme vous pourrez le constater dès le 15 mai 2015.

REMERCIEMENTS

Dans ce projet, les premiers à m’avoir aidé sans trop y croire furent mon mari Jean de Foucaud en tant que pourvoyeur de fonds et Nicolas Busson, lui aussi dubitatif, en tant que jardinier. Sans eux, pas de Conservatoire de la Pivoine. Aussi, un grand merci à tous les deux.

Des remerciements également à ceux qui depuis travaillent à l’excellence de ce projet, bénévolement ou pas, je veux citer David Busson qui gentiment me fait, en cas d’absence, un compte rendu des floraisons, recueille les lapins gloutons et les reconduit en forêt, Morgane Pedergnana qui méticuleusement entretient les massifs aussi bien qu’un jardinier anglais peut-être même japonais, Monsieur Garreau, taupier émérite, qui traque les envahisseurs, Monsieur Paumier, amoureux des jardins, qui met tout droit ce qui est de travers, Messieurs Huchet et Minier qui ont restauré, depuis notre arrivée, les murs d’escarpe et de contre escarpe, les balustres, les barbacanes et le puit, rendant ainsi le cadre plus en harmonie avec l’élégance paeoniesque.

J’aimerais ne pas oublier les fournisseurs si importants dans cette aventure.

Les plants que vous pourrez admirer viennent du monde entier.

Mes remerciements vont aux fournisseurs canadiens, étasuniens, russes, estoniens, lituaniens, autrichiens, allemands, belges, suisses, japonais, néo-zélandais et anglais. Ils ont ce talent de proposer des variétés introuvables en France, parfois très anciennes et l’art de ne pas craindre les difficultés administratives.

Je tiens à remercier principalement les fournisseurs français, au risque que mes propos paraissent cocardiers, dont la qualité des rhizomes des pivoines herbacées est imbattable (comparaison faite avec tous les pays précédemment cités)

Enfin au delà de l’échange basique client-fournisseur, je tiens à faire remarquer que si beaucoup m’ont pris pour une dilettante et mon projet pour une chimère, certains ont eu la foi..
En France, dès le départ, Alain et Adrien Tricot des pivoines Tricot, Jean-Luc Rivière des pivoines Rivière ainsi que Robert et Nicole Pardo de la Pivoine Bleue m’ont aidée patiemment.

Au Japon, Sakurako Nagira, ambassadrice de la région de Shimane, m’a permis d’obtenir des plants très rares.

Aux Etats unis, Don Smetana a été remarquablement généreux dans ses explications ainsi que Tim et Juergen de la célèbre maison Hollingsworth.

En Suisse, Walter Good, l’hagiographe perpétuel de Daphnis (hybrideur remarquable de la fin du XXème) et bible vivante de la pivoine a répondu inlassablement à mes interrogations de novice.

Mentions spéciales pour Régis Deplatz, un collectionneur pivoinement atteint avec qui nous avons échangé connaissances et interrogations. Son jardin très privé, déjà exceptionnel il y a 3 ans, promet d’être un havre de paix des plus merveilleux. Et enfin, pour Gilbert Tain, intarissable sur l’histoire des obtentions « Doriat & fils et Debatène », petit fils de Madame Claude Tain, nom donné par Doriat à une magnifique pivoine immaculée.

Un grand merci à tous.