Ephéméride 2017



2017 fut une année heureuse pour le cheptel de Sourches, Pierrot se porte bien, les trois nouvelles recrues Cocotte, Mimosa et Florentine, poulettes noires du Mans pondent des oeufs bien blancs et se gaussent du goupil, les seigneurs canins du château vieillissent gentiment et ceux, sauvages, du parc prolifèrent gaiement.

En Janvier, une pluie de glace a recouvert Sourches d’un voile opalescent, tout est devenu bleu givré. Et la pluie a tout effacé. 

La sellerie, en Février, a retrouvé son lustre pour devenir le lieu de ralliement de tous les bénévoles du CIAT. Pour 2018, un poêle à bois devrait remplacer le vin chaud. Ou pas. 
 
Le gel de Mars a tenté de ravager les arbres fruitiers et les premiers bourgeons des pivoines. Et miracle, les murs de la chartreuse et ceux des douves, réchauffés par le soleil quotidien, ont joué leur rôle protecteur. 

Avril, les plus grands spécialistes de la pivoine au Japon se sont retrouvés au Conservatoire pour admirer la floraison des pivoines arbustives précoces. Honorés de retrouver certaines de leurs créations, tout aussi honorée de les recevoir, en présence de Monsieur le Maire, nous nous sommes promis d’écrire une nouvelle page de l’histoire japonaise de Sourches, plus glorieuse que la précédente.
 
En Mai, entre des averses de grêle et un cagnard méridional, les pivoines ont fleuri avec magnificence et les 3308 visiteurs de la saison furent, il me semble, comblés. Se sont succédés des amoureux inconditionnels de cette fleur, des néophytes convertis à ses charmes, des amateurs d’espaces où l’on oublie le temps, d’illustres personnages russes, français, américains, ukrainiens dont quelques élus en pleine campagne (dans tous les sens du terme). La grande victorieuse fut la pivoine dont Versailles, par la bouche de son jardinier en chef Alain Baraton, a salué la Majesté. La pivoine, décidément, reine des fleurs. 

La cueillette de Juin, 80 kg de pétales, nous a permis l’extraction d’une eau florale à la fragrance étonnement exotique. Même tentative, en novembre, avec des racines. Résultat en mai à la boutique de la Pivoine. 

La Fête de la Chasse, de la Pêche et de la Nature, du mois de Juillet, nous a enchantés avec son spectacle équestre de grande qualité. Le programme prévu en 2018 pour son 25ème anniversaire mettra en scène la même troupe de cavaliers pour une revue extraordinaire sur la grande terrasse. Réservation vivement recommandée auprès de ses organisateurs l’association Ruillé-St Symphorien. 

Août: abondance de biens ne nuit pas. Pêches, mures, framboises, mirabelles, tomates, encore des fraises, reines-claudes, poires…année à fruits. Très peu de visiteurs mais beaucoup de conserves.
Fin août, le cinéma s’est installé à la maison pour le tournage d’un film avec deux grands comédiens Cecile de France et Edouard Baer. A voir sur grand écran, très bientôt. 

En septembre, le mauvais temps n’a pas entamé le moral des 33 meneurs venus de toute l’Europe, ni des artisans français pas plus que celui des collectionneurs d’automobiles anciennes, ni des 92 courageux bénévoles qui ont fait face avec le sourire aux caprices de la météo. Seuls les visiteurs se sont découragés et si le deuxième Concours International d’Attelage de Tradition de Sourches fut un bouillon financier, tous ensemble avons fait contre mauvaise fortune, bon coeur.

Mois de pérégrination à la recherche de l’introuvable, Octobre fut prodigue. Le Conservatoire de la Pivoine a été richement doté de nouveaux plants par le centre botanique N. Grischko de Kiev, Ukraine. Il sera possible d’admirer, d’ici deux ou trois ans, la floraison des dernières obtentions du Docteur Vassili Gorobetz ainsi que celle de certaines anciennes variétés françaises ou anglaises disparues d’Occident, conservées depuis le XIXème à Kiev. 

Le 27 novembre, anecdote comi-pathétique, je traquais depuis le 6 octobre, une pivoine botanique expédiée d’Angleterre. Cette pivoine Quii, carrément pérégrine, avait fait un crochet par Stockholm, Roissy puis Belfast, puis re-Angleterre et à nouveau Roissy. Je m’enquiers de son état auprès du service compétent dont je tairai le nom. Il m’a été répondu sur le ton du censeur moralisateur « mais enfin, Maadâme, après un mois et demi de transport, s’il est mort, faut pas vous plaindre et expédier un animal par la poste devrait être interdit , vous êtes irresponsable» ?!?!?!!!!!!!. Conclusions: 1- le Conservatoire se passera de la p.quii cette année encore, 2- je suis meilleur shipper que les postes, française et britannique, réunies 3- l’éducation nationale et parentale ont du pain sur la planche 4- on ne parle jamais assez des pivoines…

Décembre, les dernières plantations, divisions et greffes de pivoine ont été accompagnées par une moisson magnifique d’aquarelles. Claire, Françoise et Caroline possède un talent enchanteur. Quelques touches de couleur, à admirer sur le site, afin d’égayer un hiver qui s’annonce pluvieux. 

2017 fut une année bien remplie au cours de laquelle, à toute petite vitesse, l’essentiel (ce qui ne se voit pas et pourtant coûte si cher, ce qui fait de Sourches ce qu’il est, un gigantesque tas de pierres bien ordonnancé) a été entrepris et les pierres éboulées ont repris leur place initiale. Les murs de la chartreuse sont presque tous remontés, les pierres d’angle du pont de pierre central ont été re-jointoyées, les balustres des encorbellements à nouveau re-scellées, le mur d’enceinte ouest retapé, escarpe et contrescarpe, sans relâche, restaurées. Et après 365 jours de travail, on rêve d’une baguette magique qui tel un film en réalité augmentée, remonterait le temps, juste pour ces murailles.
2018 lui ressemblera un peu, et souhaitons le, en mieux.
Avec tous ceux, compétents et courageux, bénévoles ou non qui nous aident à la sauvegarde de Sourches, nous vous présentons nos meilleurs voeux pour la nouvelle année….que Sourches demeure un lieu d’ouverture, de culture et d’aventure!
Château de Sourches, 10 janvier 2018.